Randori

Publié le : 12 mai 20206 mins de lecture

Randori, terme de budo : pratique libre et souple afin de progresser.
Randori viendrait de ran (chaos, libre, désordre) et dori (saisie).
En judo la notion de butsukari veut que uke accepte la projection uniquement sur une technique correcte de tori. Butsukari pour une version édulcorée du nokori-ai du ju-jutsu où uke accepte la projection si la technique est correcte, sinon il tente une contre-attaque.
Spécifique à l’aikido, taninzu gake ou taninzu dori désigne l’entraînement contre plusieurs adversaires.
Il n’empêche que de plus en plus, quand on parle de randori, on sous-entend un contre plusieurs.

Randori, l’exception shodokan

En résumé, Kenji Tomiki a clairement incorporé la notion de randori dans son aikido :
« La pratique des randori est faite pour vivre le pouvoir réel de ces techniques apprises par les kata. Ce qui signifie que les randori procurent la possibilité de « compléter un dragon peint en y figurant les yeux » (« mettre le point dans l’oeil du dragon » signifie donner la vie).

L’ensemble des techniques d’arts martiaux des anciennes écoles de Jujutsu, de toute manière, étaient très variées. Plusieurs styles de combat au corps à corps existaient.
Aussi, il était impossible d’incorporer toutes ces techniques dans un système d’entraînement randori. En conséquence, j’ai réuni les parties importantes de l’atemi-waza, et l’organisation d’un nouveau système d’entraînement randori est le sujet qui nous attend. »

Dans l’aikido shodokan le randori existe sous deux formes, toujours pratiqué à deux, avec des techniques à mains nues ou au tanto.
Pour en savoir plus sur le randori dans le shodokan.

Randori officel en France

L’examen du brevet fédéral de l’UFA comprend une épreuve technique incluant « randori avec deux partenaires ». Pas de précision sur la notion de randori.

Un document UFA daté de mars 99 indique, dans le cadre d’un examen : « Randoriwaza (taninzu gake). Il est déconseillé d’avoir un mode d’interrogation anarchique quant aux choix des formes d’attaques. Jiyuwaza (techniques libres) est un mode d’interrogation : il est utilisable à n’importe quel moment en complément des demandes spécifiques. »

Officiellement, en France, la notion de randori n’est donc pas clairement explicitée.
Un CEN, Chargé d’Enseignement National pour la FFAB, Brahim Si Guesmi, explique le randori et la façon de faire :

Pour uke : « Le but est de venir prendre les épaules, ce n’est pas un combat. Le randori : il y a plusieurs partenaires-adversaires à venir saisir les épaules. »
Pour tori : « Le but est de ne pas se laisser enfermer ou encercler par les gens. Vous devez bouger … soit vous êtes dans le mouvement et vous entrez soit, au contraire, vous avez laissé passer. C’est ça qu’il faut arriver à adapter. »
En France, le randori est systématique en dernière partie des passages de grade dan.
Attaques et attaquants
En général au minimum deux uke et quatre au maximum.
L’attaque la plus courante, ryo kata dori. En fonction du niveau de tori, les attaques peuvent varier. Ainsi, shomen et yokomen uchi peuvent être utilisés avec des pratiquants au moins 1er kyu.
Aikido non shodokan et randori
A priori, sorti du shodokan aikido, il n’existe pas de compétition, et encore moins de combat, en aikido.
Dans la pratique courante, l’attaquant accepte de « perdre » et le randori est un exercice qui permet à tori de travailler d’une façon différente (plusieurs uke, attaque inconnue au départ).
En théorie le randori ne se limite pas, pour tori, à kokyu nage même si cette technique semble particulièrement adapté au randori, placer son corps étant plus rapide et, peut être, plus facile qu’effectuer une technique complète.
Seule l’immobilisation ne se travaille pas en randori, trop coûteuse en temps sauf si elle permet … d’immobiliser l’ensemble des uke simultanément …

A quoi sert le randori

Un randori est avant tout un exercice de gestion de ma ai.
Comme le dit Brahim Si Guesmi, il s’agit de ne pas se laisser enfermer ou encercler. Souvent, au début du randori, les uke encerclent tori.
Par ses déplacements et ses techniques, tori va sortir du cercle des uke et rester à l’extérieur de l’espace qu’ils délimitent, empêchant une attaque simultanée.
Un élément important pour tori, aller au-devant de l’uke qu’il a choisi. Ainsi il décide de qui attaque. Tori, dans le mouvement de rotation qu’il fait pour déséquilibrer uke, se met à l’extérieur du cercle tout en projetant uke au centre.
Après tori garde sa position en se déplaçant, à l’extérieur du cercle, vers le uke suivant, pour le projeter aussi vers le centre.
De cette façon tori garde la maîtrise de l’attaque.

Randori pour aller plus loin

En étant adaptées au niveau de tori, puissance, variété et vitesse des attaques l’oblige à varier techniques et formes.
Et, pourquoi pas, il serait envisageable que uke offre une légère résistance dans un travail de type nokori-ai (expliqué plus haut). Le randori serait alors, comme le disait Maître Nocquet ?, « une mise en pratique de nos connaissances dans une situation qui se rapprochait le plus possible d’une agression dans la rue ».
La variété des défenses permet à uke de travailler ses ukemi. Brahim Si Guesmi dit, d’ailleurs, que la chute doit être souple.

Fundamental Aikido Association
Iwama

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